THE BEAR : Une troisième saison qui nous laisse sur notre faim

La célèbre série THE BEAR signé Christopher Storer fait enfin son retour en France avec sa troisième saison qui, étrangement, laisse un arrière-goût amer tout en restant excellente. La saison accomplie ce qu’elle sait déjà faire depuis le début de la série c’est-à-dire mêlé travail et humanité dans un climat anxiogène et particulièrement doux à la fois mais elle se démarque par sa proposition artistique qui, disons le franchement, s’éloigne totalement de ce qui fait l’essence même de la série THE BEAR.

L’intrigue reprend directement à la fin de la saison précédente qui en a frustré plus d’un. Carmen Berzatto (Jeremy Allen White) comprend qu’il n’est pas fait pour vivre une vie romantique avec sa copine Claire (Molly Gordon) et qu’il est impossible pour lui de mêlé travail et amour, surtout si ses objectifs exigent aucune distraction ou élément capable de nuire à la réussite de son restaurant

On retrouve alors notre belle brochette de personnages essayant de faire fonctionner le restaurant tout en gardant en tête leurs problèmes psychologique et relationnel. Carmy est au cœur de cette saison et c’est assez perturbant de voir notre protagoniste que l’on suit depuis le début être au centre de l’intrigue quand on s’attend à avoir plus de développement chez les autres personnages. Le premier épisode nous plonge dans le passé de Carmen, son parcours culinaire et ses débuts en tant que chef et c’est là qu’on saisit le génie derrière la saison, c’est que notre protagoniste, d’une certaine manière, nous n’avons jamais pris le temps de le connaître aussi bien. Quand les deux premières saisons nous ont présenté la vie de Carmy à travers des monologues ou des discussions entre les personnages, dans cette saison il est question de vivre les grandes lignes de sa vie dans un magnifique montage de 30 minutes accompagné tout du long par une belle musique qui symbolise la routine et la « paix » dans laquelle Carmy s’est renfermé. Dès lors, on saisit que la saison ne souhaite pas reproduire la même recette qui a fait la renommée de la série en essayant de trouver un juste milieu entre un rythme des épisodes plus calme comme Tomorrow ou Legacy et un rythme plus frénétique comme Doors et Children.

Un des éléments majeur responsable de l’anxiété qui émane du restaurant c’est l’arrivée imminente d’une critique culinaire qui déterminera si le restaurant garde ses portes ouvertes ou non. En effet, on reprend alors cette ambiance de course contre la montre, déjà vue en saison 2, qui est d’essayer de rentabiliser le plus possible le restaurant tout au long de la saison pour ainsi couvrir la critique culinaire capable de mettre la clé du restaurant sous la porte.

Cette saison marque aussi les débuts de Ayo Edebiri (Sydney) dans la réalisation de ce qui est le meilleur de la saison et probablement l’un des plus émouvants de la série et il est bien évidemment question de Napkins. Un épisode qui se concentre principalement sur Tina et comment elle a pu croiser le chemin de Michael Berzatto (Jon Bernthal), frère de Carmy et surtout gérant du restaurant The Beef. La réalisation que nous propose Ayo  Edebiri est très intéressante, son talent derrière la caméra permet de creuser plus en profondeur le personnage de Tina (Liza Colon-Zayas), la rendant plus attachante et surtout plus humaine que jamais lorsqu’elle est confronté à cette épreuve horrible qu’est la recherche de travail en tant qu’adulte sans diplôme.

En sommes, cette nouvelle saison de THE BEAR exige du spectateur une certaine sensibilité aux questions de la santé mentale et à l’humanité de ses personnages, car oui, le but est de s’éloigner des décors du restaurant pour plonger profondément dans les traumatismes qui rongent nos personnages, les rendant plus attachant et surtout, les préparant à une intrigue plus importante et « mouvementé » pour la quatrième saison de la série, déjà annoncé par les studios suite à la diffusion américaine de la troisième saison. La saison 3 de THE BEAR se termine sur un cliffhanger capable d’en frustrer plus d’un, moins violent que la dernière saison mais tout aussi important. Cette saison prend le risque de développer les personnages en mettant de côté l’intrigue autour de la relation Claire et Carmy et tout ce qui entoure de près ou de loin du restaurant. Une décision scénaristique que je comprends totalement et que je trouve très intéressante pour une série aussi frénétique que THE BEAR. Le propos est de laisser les personnages respirer, vivre en dehors du restaurant, de se remettre en question et surtout s’aimer pour ensuite les accueillir en « pleine forme » pour gérer la tombée de la critique et des relations tumultueuses au sein de l’équipe.

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