Dire que la suite d’Arcane était attendue au tournant serait un doux euphémisme. Surtout après le succès retentissant qu’a eu la première saison concoctée par les Français de chez Fortiche. Alors, que vaut cette deuxième itération ? Et surtout, a-t-elle su dépasser toutes les espérances ? Une chose est sûre, c’est que personne n’était prêt.
Après nous avoir laissé comme deux ronds de flan avec un dernier épisode il y a trois ans, connaître la suite des aventures de Vi, Jinx et consorts fut probablement l’une des choses les plus délicates à produire. Et crevons l’abcès tant qu’il est encore frais : Oui, cette saison deux d’Arcane est toujours une franche réussite aussi bien visuelle que narrative qui reprend exactement là où nous avons laissé notre joyeuse bande.

Fortiche fait ici le choix de rendre son récit plus sombre, et de ne laisser transparaître que quelques éclaircies dans une histoire finale qui ne prête finalement pas à la bonne ambiance. Et à raison ! La guerre entre le monde de la surface et les bas-fonds de Zaun s’apprête à battre son plein, et mêlé à tout ce bazar politique s’ajoute une touche de magie et d’obscurantisme quasi religio-mystique. La technologie Hexthèque n’a jamais été aussi dangereuse, et c’est bien évidemment cet aspect-là que les scénaristes du show vont appuyer pour nous laisser en plan à chaque fin d’acte.

Alors entendons-nous bien, que vous ayez joué ou non à League Of Legends, on prend les mêmes éléments et on recommence : Arcane reste hyper accessible aux non initiés comme le rédacteur de cet article. Cette curiosité à vouloir en connaître plus sur le Lore reste toujours intacte également, mais cette curiosité est cultivée par une direction artistique encore plus poussée que pour la première saison. Ici, les “vrais” dessins se mélangent à de l’animation plus numérique, sert le récit (toute la partie au fusain dès le premier épisode pose assez bien le décor il faut dire, ndlr), le tout porté encore une fois par une bande-son d’exception.

Là encore, rappelons qu’une bonne direction artistique facilite grandement le travail scénique. Et puisqu’il est ici question d’une série portée par un casting vocal, que ce soit la version outre-Atlantique ou Française que vous avez choisies pour votre visionnage, les comédiennes et comédiens s’amusent, nous portent avec eux dans leurs frasques épiques (même si, bien qu’étant un show français, certaines personnes loupent quand même quelques pépites tricolores, surtout dans les interactions entre Vi et Jinx, ndlr). Concernant le travail sur la version française, saluons une nouvelle fois le jeu d’acteur des principaux comédiennes et comédiens. D’Adeline Chetail à Alice Taurand, en passant par Franck Sportis, Elsa Davoine et Cédric Dumont, tous ont été une nouvelle fois bien dirigé, et quel plaisir de réentendre le timbre de Boris Rehlinger et Bernard Gabay le temps que quelques épisodes. Hélas, cela, et comme pour la partie concernant l’écriture, le bât blesse lorsqu’il s’agit de s’impliquer émotionnellement dans les épisodes les plus sombres (comme lors de l’épisode 7, pour toute la partie avec Jayce).
Toutefois, si visuellement rien ne dépasse, c’est du côté de l’écriture que l’ensemble pèche un peu.

La première saison n’était déjà pas un exemple. Souvent caricaturale, Arcane n’a absolument aucune ambition de vouloir redéfinir le genre, mais quelques correctifs ont toutefois été apportés à cette seconde monture. Si le ton est plus sombre, il est regrettable cependant que les dialogues frisent parfois le déjà-vu, les romances flirtent avec l’exagération et les sacrifices avec le simple. Constatons toutefois que si ça fonctionne autant, c’est parce que du cœur, Arcane en regorge. C’est naïf, certes, mais toujours sincère dans sa démarche et toujours concluant lorsque la série nous prend par la main pour nous émouvoir. Et nous pouvons témoigner d’un final épique à la hauteur des nombreuses parties du jeu dont s’adapte notre programme. Sincère, authentique, toujours, jusqu’à la fin.
En d’autres termes, vous l’aurez aisément compris, Arcane saison deux est un beau succès, qui remplit toutes les cases de son cahier des charges sans jamais trahir sa promesse de départ : rendre accessible l’univers pour les non-initiés, et confirmer le triomphe qu’a eu LoL il y a de ça maintenant quelques années. Et on sait que certains morceaux de la bande-originale finiront aisément dans votre Spotify Wrapped.
