Superman : La renaissance de DC au cinéma ?

En 2013, Zack Snyder initiait le DCEU avec son film Man of Steel, et il aura fallu attendre pas moins de 12 ans avant de retrouver l’homme d’acier au cinéma dans un film standalone. Après son arrivé aux commandes de DC Studios, James Gunn a annoncé divers projets le 31 mars 2023 dont Superman Legacy, qui finira par s’intituler Superman.

Dans Superman, l’homme d’acier exerce déjà depuis 3 ans tandis que les métahumains existent depuis 3 siècles, et James Gunn ne souhaite pas remontrer l’origine de Superman qui a déjà été adapté maintes fois. À la place, on embarque dans un univers pré-établi similaire à Star Wars. Cela a ses avantages, comme ses défauts.

Un film sincère et assumé

Avec Superman, James Gunn nous livre un film de super-héros authentique et sincère, qui se démarque clairement dans un genre aujourd’hui saturé. Il embrasse pleinement l’univers fantastique du personnage pour donner vie à un vrai comics sur grand écran. Entre Krypto, le chien volant aux super-pouvoirs, le Justice Gang, Metamorpho, un Kaiju, l’Ingénieure, Ultraman… le film introduit une tonne de personnages. Mais après tout, c’est le premier chapitre du DCU intitulé Dieux & Monstres.

Ce que j’adore le plus dans Superman c’est la similitude dans l’approche du personnage à la Sam Raimi avec son Spider-Man, la sincérité et l’humanité frappante qui rend le personnage si attachant et identifiable. On découvre un héros perdu, déboussolé, qui galère comme un humain ordinaire… alors qu’il est censé être l’être le plus puissant de la planète. Et c’est justement dans cette vulnérabilité qu’il devient accessible, là où j’avais beaucoup de mal à m’attacher à la précédente version du personnage.

Supergunnisé

Superman n’y échappe pas, on retrouve tout le style de James Gunn qui rend ses films uniques, drôles et attachants. L’humour bien qu’il soit assez présent est toujours bien dosé, colle parfaitement avec le caractère des personnages et ne vient pas désamorcer des situations importantes (hormis la confrontation finale entre Lex et Superman). Les scènes d’actions quant à elles sont absolument jouissives. James Gunn déborde d’imagination avec une mise en scène à couper le souffle notamment grâce à un travail très dynamique au niveau de la caméra qui est constamment en mouvement, toujours à essayer de rester aussi vivace que Superman. Là où la plupart des films de super-héros moderne souffrent d’effets spéciaux bâclés et inégaux, Superman est une réussite absolue. On pense à toutes les scènes de Superman mais aussi celle du Kaiju avec le feu, les pouvoirs de Green Lantern, Metamorpho et l’Ingénieure ou encore les T-Sphere de Mister Terrific.

Chose inhabituelle pour James Gunn, le film ne contient qu’un seul needle drop et est donc consituté essentiellement d’une bande-originale. J’étais d’abord opposé à l’idée de reprendre le thème de Williams qui fait écho au passé alors qu’ici on cherche à lancer un nouvel univers. Mais, après avoir vu le film, je suis absolument complètement convaincu. La version retravaillée à la guitare est géniale, d’autant plus que le thème est utilisé avec parcimonie pour vraiment rendre ces scènes-là impactantes, et ça fonctionne absolument. La musique évoque de l’espoir et nous donne tout simplement envie de nous envoler, c’est juste magique. Les Gardiens de la Galaxie, The Suicide Squad ou encore Creature Commandos, la force de James Gunn réside aussi dans le fait de bien développer plusieurs personnages à la fois, même les rôles secondaires. On pense particulièrement à Mister Terrific qui vole la vedette dans chacune de ces apparitions ou Guy Gardner dont la personnalité est d’ores et déjà bien marquée. De même pour Metamorpho dont l’apparition est brève mais pourtant très marquante.

Si tous ces personnages secondaires sont aussi réussis c’est en particulier grâce à un cast merveilleusement bien choisi. Nicholas Hoult est facilement l’acteur qui se démarque le plus dans ce film avec une performance exceptionnelle, livrant le meilleur Lex Luthor sur grand écran. David Corenswet ne joue pas Superman, il est Superman. En plus d’avoir le physique du personnage, il est athlétique, possède un excellent sens du timing comique et surtout de vraies qualités de jeu. À chacune de ces apparitions il illumine l’écran. Rachel Brosnahan joue une Lois téméraire et courageuse qui ne recule devant rien. Le reste du cast est tout aussi génial avec une mention spéciale pour Anthony Carrigan et Edi Gathegi.

Un démarrage presque parfait

Même si ce Superman est merveilleusement bien réussi, le film n’est pas exempté de défauts. Son problème majeur réside dans sa multitude de personnages. Leur présence trop nombreuse entraîne une multitude d’alternance d’intrigue qui vient gêner le rythme du film au montage. De plus, cela résulte aussi en un manque de temps d’écran où l’on voit trop peu certains personnages comme Clark Kent au Daily Planet. Ou sinon, nous aurions préféré que certaines scènes soient rallongées pour avoir le temps de les digérer, surtout quand celles-ci sont remplies d’émotions. Mais, cela a aussi ses avantages, Gunn parvient tout de même à donner à chacun des personnages son moment de gloire.

James Gunn nous offre une bombe d’espoir avec son Superman solaire qui irradie optimisme et bonté. Il saisit parfaitement l’essence du personnage, embrassant pleinement les éléments fantastiques au point qu’on avait l’impression de voir un comics prendre vie. Si chaque projet du DCU est réalisé avec un tel soin et un tel amour pour ses personnages, le DCU a de très beaux jours devant lui. En tout cas, James Gunn cimente aisément son statut de meilleur réalisateur de CBM (comic book movie) dans l’ère moderne.

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