F1 : Une course en demi-teinte, quand Kosinski manque d’endurance

Joseph Kosinski fait son retour au cinéma avec un tout nouveau projet, aussi ambitieux que son précèdent film : F1. Joseph Kosinski a su marquer les esprits des spectateurs avec son dernier blockbuster à immense succès Top Gun : Maverick, proposant un spectacle de mise en scène et d’action mettant en scène des avions de chasse et , entre autres, Tom Cruise. Ce film a donc développé une meilleure réputation pour ce réalisateur américain qui a déjà pu marquer un certain public avec Tron : L’héritage en 2010. Il revient donc quatre ans après son dernier projet pour nous offrir F1, un film sur la Formule 1, une discipline de sport automobile considérée comme la catégorie reine de ce sport avec Brad Pitt en tête d’affiche qui partage aussi l’écran avec le prodige Damson Idris. Le film met en scène Sonny Hayes, une légende de la F1 des années 90 interprétée par Brad Pitt, qui réintègre la fédération sportive après avoir été motivé par son ancien camarade de course Ruben Cervantes (Javier Bardem) pour sauver l’honneur de son écurie qui n’arrive pas à décrocher une place dans le top 10 de la compétition.

Très admiratif du travail de Joseph Kosinski depuis Oblivion et surtout depuis son très grand Top Gun : Maverick, j’étais plus que impatient de découvrir ce nouveau film aux ambitions aussi frénétiques et grandiloquentes que Maverick. Mais cette culmination de son art et les attentes derrière ont donné un F1 assez plat et voire même décevant. Le film à mon sens souffre du postulat de base que le nom de ce dernier porte celui d’une fédération de cette discipline. Le film ne se voit donc pas comme une œuvre à part entière qui se sert de ce sport pour offrir une intrigue et un propos artistique mais bien comme une publicité de plus de deux heures de ce sport, de comment fonctionnent les coulisses et de comment ce sport fonctionne d’un point de vue budgétaire. Bien évidemment il est question de course d’automobile et il s’en sortait plutôt bien lors de son introduction, mais le manque de créativité dans la mise en scène va mener à des séquences tirées en longueur, qui ne proposent rien de bien nouveau par rapport à ce que l’on voit déjà lors des réelles compétitions. C’est répétitif jusqu’au climax et hormis la scène d’introduction que j’ai mentionnée auparavant, qui elle, offre réellement une imagerie intéressante et des idées visuelles qui accompagnent les véhicules, le reste finit par être plat. La mise en scène et l’imagerie n’est pas aussi grandiose et spectaculaire que ce que j’espérais.

L’alchimie et les dynamiques entre les personnages ne m’ont clairement pas transcendé. Les personnages eux-mêmes semblent faux. Aucun dialogue n’est correctement interprété et ce n’est ni Brad Pitt, ni Javier Bardem, ni même le très talentueux Damson Idris qui sauront sauver ce scénario. C’est une histoire autour d’un homme qui n’a plus rien à perdre et d’un jeune qui a tout à perdre s’ils ne réussissent pas à prendre de la place au nom de leurs écuries. Le film se perd dans une romance entre Brad Pitt et Kerry Condon qui est inintéressante, dans une relation de mentor père-fils entre Brad Pitt et Damson Idris qui est forcée. Le film n’offre rien d’autre que des séquences entre des personnages qui m’embarrassent et qui font tirer la trame en longueur. Surtout quand je connecte avec le dernier projet de Kosinski, Top Gun Maverick, là où il a réussi à créer une magnifique alchimie entre ses personnages et son casting et à rendre les membres de la Top Gun attachants, dans F1, aucun personnage ne m’a touché, et c’est décevant.

Et ce que j’espérais être un essai cinématographique sur comment rendre ce sport spectaculaire à l’écran se termine avec un rendu assez moyen, là où même les séquences de course n’ont pas pu me faire décoller de mon siège. Le film est accompagné par la musique de Hans Zimmer qui, lui aussi, se voit être faiblard dans sa proposition musicale. Zimmer pêche dans ses anciennes compositions pour ce film, le parti pris bande originale de blockbuster et électro n’arrive pas à se faire entendre, c’est à l’image de la mise en scène : c’est très mou.

En somme, F1 se dévoile être une déception pour moi. Mon optimisme et ma hâte n’ont pas su correspondre au film, les performances ne sont pas à retenir et la réalisation est en baisse depuis le dernier projet de Joseph Kosinski.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *