Après deux itérations, l’une plus réussie que l’autre, il était désormais temps de découvrir ce qu’il adviendrait de cet univers désormais composé de deux films. Mais surtout, après un cliffhanger assez audacieux nous annonçant l’arrivée de Shadow, un personnage emblématique de la licence, les attentes étaient élevées. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce troisième volet s’affirme comme le meilleur film de la saga, bien que certains défauts persistants viennent ternir l’ensemble.
Commençons par l’essentiel : Sonic 3 est une réussite. Ce qui faisait le charme et la force des deux premiers volets – à savoir les personnages principaux, l’utilisation intelligente de l’univers du hérisson bleu, et un fan service parfaitement dosé – est de retour. On peut même ajouter que la mise en scène est désormais plus travaillée, un peu plus audacieuse, ce qui fait vraiment plaisir, surtout pour un film étiqueté “grand public” et adapté d’une licence vidéoludique.

Une des bonnes surprises réside dans l’utilisation du personnage de Shadow, doublé par Keanu Reeves. Pour tous ceux qui ont apprécié Sonic Adventure 2 ou d’autres opus des aventures du hérisson bleu sur console, sans oublier les fans de la série Sonic X, retrouver ce double “maléfique” de notre héros est un véritable plaisir. Contrairement à Tails ou Knuckles, Shadow bénéficie d’un traitement de faveur : son histoire d’origine est explorée en profondeur, ce qui n’était pas le cas du renard à deux queues dans le précédent volet.

Cependant, bien que l’étiquette de “film pour enfants” soit de plus en plus agaçante, certains défauts tenaces persistent. À commencer par un humour souvent bas du front, des scènes centrées sur la relation entre l’assistant du docteur Robotnik et Robotnik lui-même (toujours interprété par Jim Carrey), et des moments se voulant plus proches du sketch que de la comédie classique. Mais le plus problématique reste les scènes où Jim Carrey occupe l’écran. Et ce terme “occupe” n’est pas choisi au hasard : Carrey joue ici deux rôles, celui du docteur Robotnik tel qu’on le connaît, et celui de son grand-père, Geralt Robotnik.

Bien que les fuites sur les réseaux sociaux laissaient imaginer le pire, le résultat final n’est pas aussi catastrophique qu’on aurait pu le craindre. Certes, ces moments sont parfois laborieux, mais ils ne rendent pas le film insupportable pour autant. Cela dit, il est évident que, du haut de nos 30 ans (et plus), nous ne sommes plus le public cible. Ce qui est frappant, toutefois, c’est que même dans une salle pleine, les enfants riaient très peu, voire pas du tout, lors de ces séquences.
Pour nous, trentenaires désormais installés dans la vie active, ce n’est pas tant pour rire à gorge déployée qu’on va voir un film Sonic. C’est plutôt pour une dose de nostalgie, en se remémorant nos souvenirs d’enfance, manette en main ou devant un dessin animé. Et il faut reconnaître que, sur ce plan, Sonic 3 remplit parfaitement son rôle. Le film parvient à offrir une véritable madeleine de Proust, notamment dans son dernier acte et avec sa scène post-générique.

En conclusion, Sonic 3 n’est pas le mauvais film de cette fin d’année 2024. C’est un moment agréable, qui apporte une vraie pierre à l’édifice de la licence que Paramount continue de développer. Bien loin d’être un spin-off sans intérêt comme celui centré sur un personnage du Roi Lion (dont personne n’attendait vraiment la sortie), Sonic 3 se présente comme un divertissement solide et respectueux de ses fans.