RATTRAPAGES : La Main, Yannick, En Eaux très Troubles, Ninja Turtles: Teenage Years et Gran Turismo

L’été est souvent synonyme de vacances au soleil bien méritées après une année chargée… mais il est aussi synonyme de sorties estivales au cinéma. Après un mois de juillet record pour les salles françaises avec près de 18,4 millions d’entrées, soit un regain très fort après la période 2020-2022 marquée par la pandémie et même une augmentation des entrées de 10% par rapport à l’avant-COVID (2017-2019), il est temps pour nous de se pencher sur ces films plus légers qui sont sortis après le phénomène Barbenheimer, sorti en salles le 19 juillet.

LA MAIN

3/5

La Main, ou Talk to Me en version originale, est le premier long-métrage du duo phare de la chaîne Youtube RackaRacka, Danny et Michael Philippou. À noter que le film a d’ors et déjà le droit à une suite en développement intitulée de manière peu inspirée, Talk 2 Me, étant donné le succès qu’il rencontre dans le monde.

La Main fait partie de cette catégorie de petits films effrayants voire d’horreur qui ne vendent guère beaucoup de séquences terrifiantes. Et pourtant, sur la base d’une histoire assez vue et revue, l’archétype de l’adolescente qui a perdu l’un de ses parents et qui ne parle plus à l’autre, les frères Philippou parviennent à nous embarquer dans leur idée glauque de toucher une main qui communique avec les morts, jusqu’à qu’on ait presque envie de le faire nous aussi. Dans l’ensemble, le métrage possède plusieurs séquences inspirées, suffisantes pour nous faire passer un bon moment. Mention spéciale au montage qui tient notre intérêt durant les scènes de possession. En somme, la Main réussi dans ce qu’il entreprend, bien qu’il ne propose pas plus que ce qu’il vend, et on a tout de même bien envie de découvrir davantage l’univers construit autour du film.

YANNICK


4/5

Et si les films courts de Quentin Dupieux formaient la solution ultime à nos problèmes ? Alors qu’on rentre dans une ère où les films hollywoodiens sont de plus en plus longs, la parenthèse proposée par Quentin Dupieux arrive comme un cheveu sur la soupe, et nous rafraichît comme rares ont réussi à le faire. Avec un Raphaël Quenard au sommet et un casting secondaire investi et tempétueux (Coucou Pio Marmaï), Yannick nous fait passer un formidable moment en dehors du temps, avec son scénario hilarant cachant (ou pas) son lot d’idées meta. En effet, ici l’auteur explore la relation intime entre l’art et son public, et la frustration qui sature telle une cocotte-minute à l’intérieur de son protagoniste et qui émane de ce dernier. Si le long-métrage de Dupieux peut nous faire réfléchir sur notre rapport à l’art en général, avec son film il nous rappelle bien pourquoi on aime aller au cinéma et passer de bons moments, puisque son oeuvre ne nous propose pas une once d’ennuie, contrairement à ce qu’éprouvait Yannick en regardant le Cocu.

EN EAUX TRÈS TROUBLES


1/5

Jason Staham est de retour pour faire joujou avec ses poissons préférés. En Eaux très Troubles, ou The Meg 2: The Trench outre-atlantique, nous propose exactement ce que le premier volet avait à offrir mais avec cette fois-ci plus de mégalodons et mais surtout encore moins de crédibilité. Malheureusement on ne parvient pas à prendre du plaisir pour retrouver les personnages, les dialogues sont terriblement à côté de la plaque tout comme certains retournements de situations, et on ne trouve pas une seule scène crédible bien qu’on en attendait pourtant très peu du film… Là où le long-métrage pouvait être intéressant ne peut finalement pas l’être puisqu’il ne s’affranchit pas des limites traditionnelles hollywoodiennes du fameux Pegi-13 et par conséquent l’absence de scène a minima ensanglantée, remplacées par des scènes « à la John Wick »… Les Dents de la Mer a bientôt 50 ans et on n’a toujours pas fait mieux en terme de séquences effrayantes dans un film qu’on pourrait qualifier « de requin ». 

NINJA TURTLES: TEENAGE YEARS


3/5

Ninja Turtles: Teenage Years fait partie de cette nouvelle vague de films d’animation initiée par ‘Spider-Man: Into the Spider-Verse’ sorti en 2018. Et effectivement, le parti pris de Paramount fait son effet puisque l’animation est magnifique, fluide et très inspirée, le tout souligné par une excellente musique. Pourtant, le film pêche trop dans son histoire et ne parvient pas à avoir le rythme tant espéré. On s’attarde bien trop sur certaines séquences tandis qu’on en explore pas suffisamment d’autres. On peut également exprimer des regrets sur l’antagoniste qui n’est finalement qu’un petit pétard mouillé aux ambitions démesurées. Néanmoins, les sujets abordés sont plus qu’actuels et permettront sans aucune difficulté à un jeune public de s’identifier. En effet, on ressent que le long-métrage est davantage conçu pour un public plus jeune à l’inverse des deux films Spider-Verse qui proposent des histoires plus intimes aux thématiques (multi)universelles traitées à plus grande échelle pour un plus large spectre de spectateurs. En bref, les Tortues Ninja n’ont pas réussi à nous embarquer mais elles y arriveront aisément avec leur coeur de cible et on ne peut pas leur en vouloir.

GRAN TURISMO


3.5/5

Et si c’était la belle surprise de l’été côté blockbuster ? Gran Turismo de Neill Blomkamp signe le retour triomphant du réalisateur sud-afro-canadien. Le film parvient à mêler l’univers du jeu-vidéo à la réalité avec une efficacité redoutable. Les scènes de courses automobiles sont très bien réalisées de sorte à mettre en avant la vitesse et l’adrénaline qu’elle procure. L’histoire, qui repose pourtant sur une histoire vraie à peine croyable, parvient à nous tenir en haleine du début à la fin malgré un premier acte qui à tendance à patauger et à ne pas savoir où aller, mais Blomkamp a su saisir ensuite la bonne direction. S’enchaîne ensuite les deux derniers actes à merveille, avec un montage dopé, qui passent à une vitesse fulgurante pour finir sur ce climax plus que réussi dans une course mythique. Les interprétations des acteurs sont correctes mais on notera surtout celle de David Harbour, qui à nos yeux, sert parfaitement son personnage et bénéficie ainsi de la meilleure évolution dans le film, au détriment du personnage principal pour lequel on délestera peu d’intérêt malgré une ascension assez significative. On réservera quelques regrets sur le mixage sonore et la bande originale pas à la hauteur d’un Le Mans 66 mais cela reste très honorable. Pour résumer, Gran Turismo est un excellent moment de divertissement et parvient même à procurer un spectacle digne de ce nom.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *