Joker 2 : L’intrus maladroit des comédies musicales

Cinq ans après le premier film, Joker, interprété par Joaquin Phoenix, revient sur grand écran mais cette fois il n’est pas seul. Accompagné de Harley Quinn, incarnée par Lady Gaga, le film porte le titre Joker : Folie à Deux. Mais alors, que vaut cette suite ?

On ne va pas tourner autour du pot : c’est une catastrophe. Qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi ? Le premier film était-il un coup de chance miraculeux entre les mains de Todd Phillips ?

Le premier opus était une véritable surprise, autant au niveau des critiques que du point de vue de l’industrie. Plus d’un milliard de dollars pour un budget de 50 millions et deux Oscars, un pour Joaquin Phoenix et un autre pour Hildur Guðnadóttir pour la meilleure bande originale. Tout semblait indiquer que le film resterait un succès unique, mais face à ces résultats, Warner a décidé de produire une suite.

Ce deuxième opus ne raconte pas grand-chose, il y a très peu de matière pour en parler, et d’en trouver du positif… Mais commençons par ça. La performance de Joaquin Phoenix reste puissante, même si elle est moins impressionnante que dans le précédent film car il y avait plus d’intérêt avec l’évolution du personnage et sa chute progressive vers la folie du Joker. Côté comédie musicale, il n’y a qu’une seule séquence qui vaut le détour, visible dans le trailer. Maintenant parlons du reste.

Ce n’est clairement pas avec Joker : Folie à Deux que la réputation des comédies musicales va s’améliorer auprès du grand public. Pourtant, Warner avait bien réussi avec un autre film : Wonka. Ici, c’est mal amené, et à part la séquence mentionnée plus tôt, aucune n’est marquante ou créative. On aurait pu s’attendre à mieux surtout avec le Joker et un budget qui a explosé, mais non, on a droit à des plans simples de Lady Gaga qui chante.

(Cette scène n’est pas dans le film)

D’ailleurs, concernant Lady Gaga, elle ne montrera à aucun moment ses talents d’actrice, mais davantage ceux de chanteuse, que l’on connaît déjà bien. Son personnage d’Harley est amenée comme un cheveux sur la soupe avec un développement basique, donnant l’impression qu’elle est un personnage très secondaire sans l’âme d’Harley Quinn. Le film part dans de multiples directions, sans but réel, avec des répétitions de scène du premier film. Aucune ne va te prendre aux tripes, c’est d’un vide assez surprenant. On sait que Joker (2019) n’était pas non plus un film hyper original dans son récit, reprenant des codes et scènes d’autres œuvres, notamment ceux de Scorsese, mais au moins c’était captivant avec des séquences devenues cultes (l’escalier, la danse dans les toilettes, et ce final sur le plateau TV). Cette suite est tout son contraire, puis ce final… sérieusement ?

Lady Gaga dans le rôle d’Harley Quinn © Warner Bros.

Tout semblait réuni pour offrir une grande suite (même si, honnêtement, elle n’était pas nécessaire au départ) mais au final, c’est une belle douche froide. Et c’est d’autant plus difficile à admettre en tant que fan du premier film et de comédies musicales.

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