Daredevil Born Again : La résurrection qu’on espérait vraiment ?

Il y a sept ans, Netflix fermait le rideau sur son univers Marvel, restituant les droits de ses héros au géant aux grandes oreilles. Depuis, quelques apparitions sporadiques dans les séries Disney+ ont tenté de maintenir la flamme, avec des résultats inégaux, voire totalement anecdotiques. De Hawkeye à She-Hulk, en passant par Echo, le Diable de Hell’s Kitchen a connu des heures sombres. Mais avec Daredevil: Born Again, l’espoir semblait enfin permis… du moins en théorie.

Car dans les faits, c’est une tout autre histoire. Après une production chaotique – changements créatifs en cours de route, tournage en deux temps, et réorientation artistique en plein vol – la série ne partait pas sur des bases solides. Et si le premier épisode surprend agréablement, offrant sans doute les quinze premières minutes les plus percutantes du MCU version Disney+, l’enthousiasme retombe bien vite. Très vite même.

Du deuxième au septième épisode, Born Again peine à convaincre. Le changement de ton et de direction artistique se fait sentir, lourdement. L’ensemble devient d’une platitude telle qu’il ferait presque passer Falcon et le Soldat de l’Hiver pour un modèle du genre. Les caméos – nombreux – éclipsent les personnages principaux, l’action manque de souffle, et l’écriture devient poussive, voire maladroite. Loin de l’âge d’or des séries Marvel/Netflix, aux chorégraphies soignées, dialogues tendus et enjeux solides, Born Again semble constamment chercher son cap.

La déception atteint son paroxysme avec l’arrivée de Muse. Figure emblématique des comics, personnage complexe, violent et dérangeant, il est ici réduit à un rôle expédié en deux épisodes, servant de simple prétexte à faire avancer une intrigue déjà malmenée. Une opportunité gâchée, symptomatique d’une série qui semble constamment se débattre pour exister. Et pourtant… Un frémissement d’espoir renaît dès l’épisode 8. La violence, attendue depuis le début, refait surface, les dialogues gagnent en justesse, et la mise en scène retrouve un certain souffle, débarrassée d’effets numériques envahissants. Un sursaut salvateur ? Peut-être. Mais trop tardif pour effacer l’impression générale d’une saison inégale, bancale, et en manque d’âme.

Daredevil méritait mieux. Et nous aussi.

Cette première saison laisse un arrière-goût d’inachevé, comme un puzzle mal assemblé, tentant maladroitement de retrouver la formule magique des années Netflix. Il ne reste plus qu’à espérer que la saison suivante redressera la barre. Mais la confiance envers Disney, elle, commence sérieusement à vaciller. Amen.

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