[ARTICLE SANS SPOIL] Découvert récemment, je n’attendais pas forcément cette suite, et comme la plupart des décisions récentes d’Hollywood je me demandais quel en était l’intérêt. Le premier film était assez unique et ne demandait pas vraiment de suite (contrairement à Bettlejuice 2). Mais pour être honnête, le pari est réussi, même avec une histoire qui pourrait en laisser certains perplexes. Les éléments présents dans le premier film fonctionnent toujours aussi bien en 2024 qu’en 1988 et Keaton conserve toujours l’énergie nécessaire pour faire vivre son personnage des enfers.
Comme le premier film, Beetlejuice a beau avoir avec son nom sur l’affiche, il n’est pas le personnage principal. L’histoire se concentre plutôt sur la famille Deetz, Lydia (Winona Ryder) que l’on retrouve 36 ans après ainsi que sa belle-mère excentrique Delia (Catherine O’Hara) et Astrid (Jenna Ortega).

Ce deuxième opus, toujours réalisé par Tim Burton, met davantage l’accent sur les relations, qu’elles soient amoureuses ou familiales. Pour approfondir ces relations et renforcer notre attachement à l’histoire avec notamment des gags efficaces, le film explore plus en détail les ambitions des personnages, leurs croyances, ainsi que le quotidien de Lydia, qui, tout en conservant son don de communiquer avec les fantômes, est mal à l’aise avec sa célébrité et sa relation actuelle.
Le casting ajoute beaucoup d’intérêt à cet opus. On retrouve la grande folie de Michael Keaton, Willem Dafoe (qui joue un acteur de série B devenu policier de l’au-delà), mais surtout l’ajout majeur pour l’univers de Beetlejuice : Jenna Ortega. Le duo avec Winona Ryder fonctionne très bien à l’écran, et cela se ressent également dans la promotion du film.

Il faut également mentionner l’absence de Jeffrey Jones, acteur qui interprétait le père dans le premier film, qui est bien inclus dans cette suite. Suite à sa condamnation dans les années 2000 (attention pour les plus sensibles) pour détention d’images pédopornographiques et pour avoir rémunéré un adolescent de 14 ans dans le but de le faire poser sur une série photographique explicite il a été écarté du projet. Autre absence, bien que pour des raisons moins sombres (ici le scénario) celle de Monica Bellucci. Un personnage secondaire vite évacuée, qui était surement un petit cadeau de son mari Tim Burton. Bien que Keaton soit plus âgé, il conserve toujours cette énergie frénétique qu’il apporte à Beetlejuice en étant toujours aussi dérangeant, étrange et drôle qu’à l’époque.
Comme mentionné au début, le seul gros problème pour moi, c’est l’histoire qui est un beau bazar. Mais cela reste cohérent avec l’univers du film, et avec tout ce qu’il propose, on finit par accepter ce qu’il offre aux spectateurs. Tim Burton fait un retour en force avec Beetlejuice 2. On reconnaît facilement sa patte, son univers et sa folie. Rempli de créatures étranges, le film fait le choix judicieux de conserver pratiquement que des effets pratiques, ce qui lui donne parfois un aspect kitsch (qui, personnellement, ne me déplaît pas). Le travail de production est remarquable, signé Mark Scruton, avec des costumes soignés de Colleen Atwood.

En somme, Beetlejuice 2 est un véritable retour aux sources pour Tim Burton. Même si l’histoire peut sembler folle ou déroutante, elle reste fidèle à l’univers déjanté du premier film. Une immersion réussie dans un monde aussi bizarre qu’amusant.