Sinister : Blumhouse faisait encore peur

Alors que Black Phone 2, la nouvelle production des studios Blumhouse et dernier film de Scott Derrickson, ouvre les festivités d’Halloween, il est bon de revenir sur le quatrième long-métrage du réalisateur, déjà auteur de Hellraiser 5: Inferno (2000), L’Exorcisme d’Emily Rose (2005) et Le Jour où la Terre s’arrêta (2008) : Sinister.

De quoi ça parle déjà ?

Sorti en 2012, avec Ethan Hawke dans le rôle principal, Sinister suit Ellison Oswalt, un écrivain en quête de succès, qui emménage avec sa famille dans une maison où un massacre a eu lieu afin d’écrire un roman sur cette affaire. Dès les premières minutes, le ton est donné : ambiance malsaine, images dérangeantes, et une plongée dans l’horreur la plus intime. Scott Derrickson installe d’entrée une tension poisseuse, nourrie de mystère et de fascination morbide.

Dans la lignée de Stephen King

Comme souvent chez Derrickson, les meurtres et disparitions ne sont que la surface du récit : le vrai sujet, c’est la descente d’un homme obsédé, aveuglé par sa quête de reconnaissance. L’influence de Stephen King est évidente — on pense à Shining dans cette exploration de la folie créatrice. Malgré quelques facilités, le film déploie un univers surnaturel efficace : la présence spectrale du démon Bughuul reste parmi les figures les plus marquantes du cinéma d’horreur moderne. En revanche, la famille d’Ellison manque de développement — notamment ses enfants, dont les troubles ne sont qu’effleurés, là où un peu plus d’attention aurait donné au film une portée émotionnelle supplémentaire.

Quand Blumhouse faisait encore des films aboutis

Malgré ces limites, Sinister demeure l’un des meilleurs films d’horreur des années 2010. Sa mise en scène nerveuse, son atmosphère moite et son dénouement glaçant en font une réussite rare. Ethan Hawke y livre une prestation habitée, tandis que Derrickson prouve une fois encore son talent pour créer la peur par la suggestion et l’image, plus que par le sursaut.
À une époque où Blumhouse privilégie les suites et les produits calibrés, Sinister rappelle la période où le studio savait encore surprendre et terrifier.

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