Paradise : La première vraie bonne surprise télévisuelle de l’année

Imaginez deux secondes que la fin du monde est proche. Imaginez, en plus de cela, que vous êtes le bras droit du Président des États-Unis, et que, dans une bonté extrême, il vous confie un secret. La fin du monde n’est plus un mythe, une catastrophe sans précédent approche bel et bien, et vous allez devoir faire face à d’autres problèmes bien pires encore. Est-ce que vous êtes excité à l’idée de commencer le travail, ou est-ce que vous allez freiner des quatre fers ? Pour notre part, nous nous situons dans la première catégorie.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que personne n’attendait Paradise. Littéralement, personne, à tel point que la série a connu un lancement poussif outre-Atlantique en débarquant la veille de son lancement sur Disney+. Et dès le premier épisode, le cadre et les enjeux sont posés : ce sera un thriller politique, basé sur l’éthique et sur ce que représente la notion de survie. Le show, coordonné par Dan Fogelman (This Is Us), et réalisé par Glen Ficarra et John Requa (I Love You Philip Morris, Crazy, Stupid, Love), a réussi à rendre le programme bien plus intrigant que ce que laissait présager la bande-annonce. Afin de ne pas en raconter trop sur l’intrigue, nous n’aborderons en substance uniquement ce que le trailer dévoile, comme son point principal : Comment assurer la sécurité d’une institution lorsque le président meurt avec ses secrets ? C’est ce que Paradise vous propose de découvrir au travers de huit épisodes souffrant de cliffhangers aigus, mais jamais putassiers.

Pour ce qui est de la mise en scène, elle demeure classique, certes, mais suffisamment maline pour switcher habilement entre les moments présents et les flashbacks qui nous aideront à mieux comprendre les situations abordées dans les épisodes. Certes, le scénario repose essentiellement sur une traque à l’assassin du locataire de la Maison Blanche, mais cela n’empêche pas les facilités scénaristiques (trop) évidentes par moments. On pense notamment à la fin de l’épisode 3, qui repose sur un élément très important, avec une suite de plans qui vont dans ce sens et qui possède autant de finesse qu’un éléphant dans une boutique de porcelaine.

Mais ce manque de finesse, la série le rattrape dans les nombreux moments émotionnels que ses personnages vivent et traversent. Car même si ce n’est pas tous les jours qu’on vit une fin du monde, certains sont restés fidèles à leurs idéaux, quitte à ce que cela fasse tâche dans un monde désormais policé au maximum. Cet impact est d’ailleurs renforcé par une bande originale qui colle vraiment bien à tous ces moments, qu’ils soient joyeux, doux, voire même carrément cruels (mention spéciale à l’épisode 7 qui ne vous laissera probablement pas le temps de respirer).

Quant aux principaux défauts, on regrettera parfois un manque de budget assez flagrant par moments, faisant la part belle à la suggestion plutôt qu’à l’explicite, mais aussi et surtout à ce satané ressort scénaristique beaucoup trop facile qu’est le cliffhanger. Une méthode bien connue des scénaristes, qui n’ont eu de cesse de l’utiliser à tort mais surtout à raison au cours de ces dernières années pour susciter l’excitation, mais aussi le désir d’en savoir plus. Heureusement pour Paradise, l’envie de connaître la suite des aventures de nos héros demeure intacte au fil des épisodes, et désormais, même si l’attente d’une saison 2 est bien présente, réécouter Another Day in Paradise de Genesis permettra probablement de combler le manque.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *